Le programme du café
Mars 2014
Si un tarif est indiqué, il s'agit d'une participation des parents à certaines activités. Celle-ci est libre pour les personnes au chômage ou sans ressources.
♦ Accompagner les aidants
Parce que la dépendance de l'un bouleverse la vie des autres... Un groupe de rencontre, d'écoute et de soutien pour les aidants
Avec Mme Guimelchain-Bonnet, psychologue clinicienne, psychanalyste
Samedi 1er mars de 10h30 à 12h30 – Comment gérer la dépendance de son parent ?
Participation financière 3 €
♦ Écrans : petit et déjà accro ?
Cycle petite enfance animé par une psychologue
Mardi 4 mars de 14h30 à 16h30
Inscription nécessaire – Gratuit
♦ Génogramme
À la découverte de sa famille avec l'outil du génogramme
Atelier animé par une psychologue
Vendredi 7 mars et vendredi 21 mars de 15h à 17h
Inscription nécessaire aux deux séances - Participation financière 10 €
♦ Groupe de parole : rencontres entre parents
Nos jeunes dont les conduites nous inquiètent : alcool, cannabis, tabac, sorties...
Animé par Mme Catherine Rioult, psychologue clinicienne - Une séance sera co-animée par Mme Adeline Lefranc-Bonnel, juriste
Les samedis de 10h15 à 12h30
8 mars, 22 mars, 5 avril, 26 avril, 17 mai et 14 juin
Inscription nécessaire à l'ensemble du cycle - Gratuit
♦ La Voix des Adoptés (pour que les adoptés puissent s'exprimer)
Samedi 8 mars de 16h à 18h30
Inscription nécessaire - Participation financière 3 €
♦ Conférence "les parenthèses"- Ouverte aux professionnels
Comprendre comment on apprend pour apprendre à mieux comprendre
Mme Delphine Bachelier, psychologue clinicienne, neuropsychologue
Mardi 11 mars de 19h à 21h
Inscription nécessaire - Participation financière 3 €
♦ Parents d'adolescents
Un temps d’échange proposé aux parents d’adolescents pour se retrouver et partager leurs difficultés
Cycle animé par une psychologue
Vendredi 14 mars de 14h30 à 16h30
Inscription nécessaire - Gratuit
♦ Comment gérer le travail à la maison ? Leçons, contrôles, blocages, démotivation : parents et enfants, comment faire ? (Ateliers)
Avec Mme Dorothée Muraro, orthopédagogue
3 échanges par module, à raison d'un par semaine. Chacun des échanges pédagogiques concerne une problématique précise liée à l'actualité d'une période scolaire.
Samedi 15 mars, samedi 29 mars et samedi 5 avril de 10h15 à 12h30 :
Comment motiver mon enfant pour le dernier trimestre ?
Comment rendre les derniers efforts de mon enfant efficaces ?
Comment aider mon enfant à construire un projet scolaire pour l’année prochaine ?
Participation nécessaire à l'ensemble d'un module. Tarif d'un module 30 €
Inscription nécessaire
♦ Mieux communiquer en famille : sensibilisation aux outils de l’analyse transactionnelle (atelier)
Les samedis 15 mars, 29 mars et 17 mai de 10h30 à 13h et de 14h30 à 16h30
Inscription nécessaire à l’ensemble du cycle – Participation financière 30 €
♦ Les violences dont nous sommes témoins et la violence en institutions
Cycle grands-parents à l’épreuve de la maladie psychique de nos enfants animé par une psychologue et une juriste
Mardi 18 mars de 19h à 21h
Inscription nécessaire – Participation financière 3 €
♦ Des pistes pour s'orienter dans la jungle des filières après la troisième. Ouvert aux parents et aux jeunes à partir de 14 ans
Avec Mme Arlette Drouin, responsable d'un BDI Info Avenir
Samedi 22 mars de 10h30 à 12h30
Inscription nécessaire - Gratuit
♦ Le conflit de loyauté
Cycle questions autour de la séparation des parents animé par une psychologue et une juriste
Samedi 22 mars de 14h30 à 16h30
Inscription nécessaire - Gratuit
♦ Les premières séparations
Cycle petite enfance animé par une psychologue
Mardi 25 mars de 14h30 à 16h30
Inscription nécessaire – Gratuit
♦ L’intimidation, le harcèlement. Ce qu’il faut savoir pour agir
Présentation par l’auteur du livre de Mme Frédérique Saint-Pierre, psychologue
Vendredi 28 mars de 14h30 à 16h30
Inscription nécessaire – Gratuit
Entretiens individuels
■Une PSYCHOLOGUE est présente
Conflits, problèmes de comportement en famille ou à l'école, difficultés dans le couple, rupture familiale...
Sur rendez-vous et sans les enfants – Gratuit
→ les mardis de 14h à 21h
→ les mercredis et vendredis de 14h à 19h
→ les jeudis et samedis de 10h à 13h et de 14h à 18h
■ENTRETIEN Á VISÉE MÉDIATRICE
Ils permettent d'aborder une situation familiale et conflictuelle entre parents et enfants (à partir de 10 ans)
Sur rendez-vous
Tarifs de ces entretiens :
En fonction des revenus nets mensuels de la famille |
|||
Inférieurs à 1 500 € |
Gratuit |
De 2 600 € à 3 200 € |
18€ |
De 1 500 € à 2 000 € |
6 € |
Supérieurs à 3 200 € |
22 € |
De 2 000 € à 2 600 € |
12 € |
■Une JURISTE est présente sur rendez-vous et sans les enfants – Gratuit
→ les mardis de 17h30 à 22h
→ les mercredis de 17h à 19h
→ les jeudis de 16h à 19h
→ les samedis de 10h à 13h
■PERMANENCE AVOCATES sansrendez-vous et sans les enfants - Gratuit
Merci de vous assurer que votre questionnement est du ressort de l'avocate. En cas de doute et en premier lieu, la juriste peut écouter votre demande
4 entretiens maximum possibles par permanence
Des avocats intervenants en droit des personnes, et plus précisément en droit de la famille, répondent à vos questions relatives à l'autorité parentale, aux effets du divorce/séparation, etc...
- Mme Abassade, avocate en droits de la famille, pénal et des étranger, le mardi 4 mars de 19h à 21h
- Mme Lucien, avocate en droits de la famille et des enfants, le samedi 29 mars de 10h30 à 12h30
- Mme Krief, avocate en droit de la famille (séparation, divorce) et DALO, le samedi 15 mars de 10h30 à 12h30
■CONSULTANTE SCOLAIRE ET FORMATION sur rendez-vous – Gratuit
Public concerné : parents et enfants concernés à partir de 10 ans, jeunes ou personnes en recherche de reconversion
Choix d'orientation, construction de projet, problèmes d'apprentissage, de comportements (démotivation, absentéisme), difficultés relationnelles famille-institution.
Une consultante dans le champ scolaire, universitaire et professionnelle vous apporte : écoute, conseils, informations sur les orientations, les choix d'établissements, les formations.
Les mercredis de 14h à 18h30 et
Les samedis de 10h à 13h : 1er, 15 et 29 mars 2014
Parents d’enfants devenus adultes
Au Café des Parents, nous accueillons régulièrement des parents ayant enfants adultes, grands-parents ou non. Ils sont en difficulté dans leur rôle ou place de parents auprès de ces enfants qui n’en sont plus par leur âge, mais qui continuent à préoccuper ceux qui les ont élevés. Ainsi. Quelles sont leurs particularités ? Leurs demandes ? Leurs situations familiales ?
Pour les questions juridiques, ce sont généralement des grands-parents qui viennent. Dans la plupart des cas, ils cherchent à obtenir la garde ou un droit de visite pour leurs petits-enfants. En conflit avec leurs enfants, ils s’inquiètent pour le bien-être des petits-enfants.
Les conseillers scolaires voient de plus en plus de parents qui se préoccupent de l’orientation professionnelle de leur enfant, jeune adulte, et qui viennent souvent seuls en discuter, parfois même en expliquant que leur enfant est malade et donc resté à la maison. Il s’agit souvent de jeunes en grande difficulté, immatures, au parcours scolaire chaotique et qui ne se prennent pas en main tous seuls. On observe aussi parfois un tableau dépressif chez eux. Ils ont alors une mauvaise estime d’eux-mêmes et n’arrivent pas à se projeter dans le futur.
Les psychologues sont également amenés à recevoir des parents dont les enfants sont adultes. Ils ont la plupart du temps entre 25 et 35 ans, et sont relativement fragilisés. On observe généralement qu’ils sont encore en partie dépendants de leurs parents, sur le plan matériel et financier : ce sont les parents qui fournissent un logement, ils leur donnent de l’argent régulièrement. D’autre le font souvent sans même connaitre les besoins réels de l’enfant et sans que celui-ci n’ait à demander cet argent.
Certains de ces enfants-adultes ont travaillé puis été licenciés, licenciement qui a révélé des difficultés, ou bien ils ont des petits jobs, travaillant par moment uniquement et ne gagnant pas totalement leur vie. L’absence de travail, de revenus et donc de réelle indépendance, est une des préoccupations importantes des parents.
Les parents sont amenés à s’interroger sur leur place auprès de ces adultes. Jusqu’où doivent-ils les protéger ? Est-ce qu’ils ne sont pas trop intrusifs ? Que peuvent-ils se permettre de dire à leur enfant, de faire pour lui ? Finalement, quel est leur rôle, en tant que parents d’adultes. Cela fait écho à des problématiques que rencontrent des parents d’adolescents, qui sont pris entre l’envie de laisser grandir leur enfant et celle de continuer à le protéger.
Il arrive parfois que cet enfant-adulte ait des troubles relativement lourds : dépression, troubles psychiatriques… La plupart du temps ils n’ont été ni diagnostiqué ni pris en charge. Le rôle du psychologue va alors être de faire entendre au parent que la situation est sérieuse et nécessite sûrement un suivi médical et/ou psychologique.
Passer des maux aux mots
Débat
Animé par une psychologue du Café de l’Ecole des Parents.
D’emblée est énoncée la difficulté à appréhender le thème du débat. Le thème se veut volontairement large afin que chacun soit libre de venir y poser ses propres interrogations et problématique autour de cette question.
Cette difficulté traduit celle à mettre en mot ses ressentis ainsi que celle à faire comprendre ses propres mots. La complexité est dans la relation à l’autre et la nuance se situe entre le fait d’entendre l’autre là où il veut être entendu et comprendre ce qu’il énonce.
Quelle valeur donner aux mots et/ou au silence ? La communication non-verbale constitue une part très importante de la communication en générale. Il s’agit de prendre en compte les différentes façons d’interpréter des mots et ainsi d’appréhender cette dimension que l’autre, n’est pas soi.
Au cœur du débat, l’affirmation « l’autre ne peut pas entendre ce que je dis » s’est transformée en « l’autre entend mais ne peut pas répondre/ne possède pas les ressources psychiques pour répondre ».
Certains comportements peuvent être révélateurs d’un mal-être… La souffrance peut mener à l’agressivité ou à l’inverse au silence comme une marmite pleine de tension qui explose ou implose. L’agressivité traduit une angoisse, une peur ou une impuissance ressentie. La violence exprimée correspond à l’état intérieur qui est en souffrance. La douleur corporelle vient exprimer quelque chose de la douleur morale qui ne peut se dire autrement. Mettre des mots sur les difficultés ressenties permet parfois de réguler ces tensions et de se libérer du poids des maux.
Des parents ont exprimé leur désarroi face à des adolescents qui sont souvent dans l’incapacité d’exprimer leur souffrance. Les adolescents ont particulièrement du mal à identifier ce qui les fait souffrir. Ils préfèrent l’action à l’introspection qui les confronterait à des questions dont ils n’auraient pas les réponses et qui les mettraient à nu, sans protection.
La question qui s’est posée a été celle de savoir quand est-ce que l’adolescent est prêt à entendre et recevoir les mots des parents, leur propre souffrance ? L’adolescent, dans sa problématique, ne laisse pas le parent entrer dans son intimité aussi facilement que le parent peut accueillir la parole de l’adolescent. Ici encore, en prenant en compte que l’autre est différent de soi, il s’agira de trouver un mode de fonctionnement et de communication commun pour que le dialogue reste possible.
Le fait de « rendre les mots » par écrit est une solution proposée par une des mères, qui dit avoir trouvé dans cette forme d’expression, moins de difficultés à dire les mots, parfois des mots qui blessent. Les mots sont liés à l’émotion et un mot écrit est un mot qui reste. Dans cette forme de langage, quelque chose est mis entre soi et l’autre.
L'enfant et les troubles de l'apprentissage
Conférence Information-Débat
Avec Mme Siaud-Facchin, psychologue praticienne.
Compte-rendu de la conférence, réalisé à partir de notes et de questions.
L’enjeu de la réussite sociale est présent dans tous les domaines. La réussite des enfants est une pression exercée aussi bien sur eux que sur leurs parents et leurs enseignants. Lorsque l’enfant échoue, ils ont le sentiment de ne pas être de bons parents et d’avoir échouer eux aussi. Les signes de dysfonctionnement cognitif touchent immanquablement le domaine de la scolarité et les enseignants sont souvent montrés du doigt, lorsqu’un élève présente ces signes-là.
Trois ingrédients sont nécessaires à la réussite de l’enfant et s’ils sont manquants peuvent être synonymes d’échec scolaire : l’estime de soi, la motivation et les compétences ou les difficultés spécifiques de l’enfant.
En ce qui concerne l’estime de soi, il est important que l’enfant ait confiance en ses propres capacités à faire. Ce que nous renvoie le regard de l’autre par rapport à ce que l’on a su faire ou ne pas faire contribue à la réussite ou à l’inverse à l’échec. Pour que l’estime de soi soit positive, il faut soi-même être capable d’investir une estime personnelle.
Il vaut mieux donc avoir une estime de soi élevée qu’un quotient intellectuel élevé, car l’estime de soi va de paire avec la capacité d’apprendre, d’investir un savoir ou un domaine que l’enfant ne connaît pas encore. Aller vers l’inconnu, implique la confiance suffisante qu’on a en soi pour pouvoir se lâcher et aller vers ce quelque chose qu’on ne connait pas. Ainsi, l’estime de soi est nécessaire pour apprendre. Apprendre est quelque chose de courageux, car cela implique l’acceptation de l’inconnu !
Pour apprendre, la mémoire joue un rôle crucial. Il en existe deux types : la mémoire à court terme ou mémoire de travail et la mémoire à long terme. Ce qu’il est important de noter est que la mémoire de travail est très sensible à l’anxiété. Cela explique pourquoi parfois, face à un examinateur, lors d’un contrôle ou même lorsque l’enfant récite ses leçons à sa mère, il peut ne plus se souvenir de rien, avoir une « panne », être complètement désœuvré.
La notion de motivation est un moteur à l’apprentissage, il va lancer l’effort et le maintenir pour atteindre l’objectif désiré. Il existe deux types de motivation : la motivation extrinsèque, qui vient de l’extérieur, et la motivation intrinsèque qui est portée par un intérêt personnel.
Il s’agit de réussir pour réussir. En effet, réussir est lui-même un moteur pour la réussite. Il faut avoir été confronté à une difficulté et finalement à l’atteinte de l’objectif pour se confronter à nouveau à une autre difficulté. On parle de « jubilation cognitive » en terme psy pour désigner la satisfaction de l’intelligence devant la réussite. La réussite est quelque chose de physique, qui se passe au niveau du corps et de ses sens. Le corps va sécréter de l’endorphine lorsqu’il y a jubilation cognitive, qui va faire ressentir une sensation de bien-être, d’apaisement. C’est cela que l’on va rechercher à nouveau. Le cortisol est l’hormone qui gère le stress (entre autre) et sa puissance d’action est beaucoup plus forte que celle de l’endorphine. Lorsque les deux agissent en même temps, l’apprentissage est mis à mal et l’estime de soi aussi.
Enfin en ce qui concerne les compétences, les troubles de l’apprentissage vont venir gêner la pleine compétence de l’enfant. On parle de troubles instrumentaux qui sont des dysfonctionnements et d’authentiques troubles qu’il est nécessaire de diagnostiquer et de rééduquer. La dyspraxie, visio-spatiale et visio-constructive, touche 10% des enfants scolarisés et touche 8 garçons pour 2 filles. La dyspraxie a une incidence directe sur le passage à l’écriture car c’est un trouble de la coordination physio-motrice des gestes organisés en séquence.
Pour prendre un exemple, la marche est quelque chose d’inné, en revanche manger à la cuillère ne l’est pas. Il va s’agir à l’enfant de programmer son cerveau, son corps (sa main et son visage) pour une succession de petits gestes jusqu’à ce que cela devienne automatique. Pour les enfants dyspraxiques, tous les gestes ne deviennent pas automatiques, ainsi la moindre chose à faire (prendre son stylo dans son sac) va lui demander de fournir beaucoup d’efforts, parfois même jusqu’à l’épuisement. Dans le milieu scolaire, ses élèves sont en échec car la mémoire de travail va être saturée par l’effort nécessaire au déchiffrage.
On constate le désarroi des parents devant leur enfant qui « dysfonctionne » et on entend souvent beaucoup d’incompréhension de leur part : « pourquoi ne veut-il pas y arriver ? » Il va s’agir ici dans un premier temps d’arrêter de confondre ce que l’enfant ne veut pas faire avec ce qu’il n’est pas capable de faire. Tous les enfants veulent réussir ! Un enfant qui ne réussit pas est en souffrance.
Dans un deuxième temps, il faudra arriver à aider l’enfant lorsque celui-ci dit qu’il n’en a pas besoin. Comment faire face à un enfant qui a toutes les difficultés du monde à effectuer le moindre exercice ? Il faut surprendre son enfant à bien faire et mettre en avant la toute petite chose qu’il aura réussie à faire. Cela demande beaucoup d’efforts et une attention de tous les instants de la part du parent mais cela va changer son regard sur son enfant.
La principale difficulté va être d’arriver à transformer la spirale de l’échec en une spirale de réussite.
Les difficultés scolaires sont normales ! C’est face aux difficultés que l’enfant va mobiliser ses ressources et mettre à l’épreuve son savoir.
La solitude de l'aidant
Débat
Animé par Michèle Guimelchain-Bonnet, psychologue. Une dizaine de personnes ont participé au débat dont des proches ou parents de personnes handicapées et/ou malades et/ou âgées dépendantes, des psychologues, des professionnels de maisons de retraite.
Le thème proposé est un point qui peut concerner tout le monde à un moment de sa vie. L’aidant dans le combat qu’il mène auprès de la personne qu’il aide peut se trouver confronté à une solitude qui le met en souffrance. En effet, la position de l’aidant devient douloureuse à partir du moment où il ne se sent pas ou plus entouré et qu’il se sent incompris et seul dans son combat.
Dans le mot « solitude », il est important de faire la part de ce qui vient de nous (si c’est l’aidant lui-même qui inconsciemment accède à la solitude) et de ce qui vient de l’autre (dans le cas où l’entourage laisse l’aidant seul dans sa démarche). Nous verrons que plusieurs éléments distincts peuvent être l’expression d’un sentiment de détresse traduit par la solitude. La psychologue propose le débat selon quatre axes.
Comment ne plus régresser mais avancer ?
Le premier point dont parle la psychologue est celui de la douleur, forcément présente dans la situation dans laquelle vit l’aidant. La douleur emmure les personnes qui souffrent. Cette douleur (physique ou psychologique) isole et rend seul. Le repli sur soi est une défense que l’on va mettre en place dans une situation difficile à gérer, afin de se protéger en reprenant des forces à l’abri des tensions. Une régression peut parfois en entraîner une autre jusqu’à amener une personne dans un enfermement et/ou un manque d’ouverture. Cela se traduit par une difficulté, lorsqu’une personne souffre, à entrer en relation avec l’autre.
Le deuxième point traite de la responsabilité de l’aidant. La culpabilité ressentie par la personne qui aide, va souvent de paire avec le sentiment de responsabilité excessive envers la personne aidée. Lorsque la personne qui aide a l’impression que toutes ses actions sont « mauvaises ou mal réalisées », elle a un sentiment de « faute », due aux exigences qu’elle s’impose. Pour être efficace sur le long terme, ne doit-on pas se donne le droit à l’erreur ?
Comment laisser un autre entrer dans son quotidien ?
Le troisième point aborde la capacité de l’aidant à s’isoler par lui-même. L’aidant pense automatiquement qu’il est le seul à savoir faire correctement les tâches à effectuer au quotidien. Il va ainsi, repousser toute aide venant de l’extérieur. A force, les propositions d’aide des voisins ou de l’entourage ne se représentent plus forcément.
Le quatrième et dernier point expose le sentiment que peuvent ressentir l’aidant ou l’entourage de la personne malade ou en difficulté à être totalement étranger à la souffrance de la personne aidée. Seulement, comment appréhender quelque chose de la douleur de la personne qu’on aime et qui souffre ? Face à la douleur morale, physique ou psychologique, on est dans l’incapacité de mesurer la souffrance, de la sentir/ressentir et de l’appréhender. L’entourage a l’impression d’être impuissant vis-à-vis de la personne qui est en souffrance. Cette impuissance, quand elle est mal acceptée, conduit parfois à la fuite de l’entourage, désœuvré.
Les personnes présentent au débat se demandent alors « que faire ? » et « y-a-t-il quelque chose à faire ? ». La seule chose à faire, c’est être là. Rassurer et empêcher la crainte, c’est redonner des contours à la personne qui souffre. Etre « seulement » assis à côté de quelqu’un qui a mal, c’est l’empêcher d’avoir peur.
D’autre part, comment faire pour se préserver sans abandonner la personne, qui souffre d’une maladie psychique envahissante, qui conduit à l’épuisement et l’impuissance de la personne qui aide ? Il s’agit d’évaluer repérer l’intensité de l’implication et de ses conséquences afin de ne pas hésiter à demander de l’aide.
L’aidant n’est JAMAIS seul. Il y a toujours des possibilités de se faire aider. Pour ne pas se laisser aller au-delà de ses propres limites, il est important de laisser l’autre, un tiers, entrer dans la relation aidé/aidant. Faire venir ou laisser entrer quelqu’un de l’extérieur au sein de la relation c’est permettre à cette relation ou à la situation conflictuelle de s’aérer pour prendre plus facilement de hauteur et repenser la relation.
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